Championnats du monde à Adelaïde

Crédit photo : Christophe Favreau Photography

Du 29 décembre au 7 janvier derniers, plus de 140 Cinquocinquistes se sont retrouvé.e.s à Adelaïde en Australie.

Pas question ici de sapins, ni de guirlandes, les seules boules de noël étaient orange fluo et flottantes, et si la convivialité était de mise à terre, la compétition était particulièrement relevée sur l'eau.

Hervé nous fait son retour d'expérience :

" On a eu un super accueil, par un club habitué a organiser des championnats (mondial laser master, mondial finn...) plus de 50 bénévoles et de nombreux sponsors locaux dont des anciens cinquocinquistes. Vaiakobi, Hardy, Wireless communication, Vins Hardys, cube logistics, Visy, et Pinz."

505 Class : Et les conditions de navigation ? Quand on évoque l'Australie, on a tendance à penser squales, soleil de plomb et conditions dantesques...

Hervé : Comme promis par le organisateurs nous avons eu un peu de tout coté vents. Nous avons parfois attendu le départ des nuages pour que le vent rentre. Une journée un peu fraiche 21 mais sinon 25 avec un soleil mordant. On cherchait l'ombre !
Les bateaux ont bien séché dans les containers, le 9147 passe à la pesée avec près de 2kg de moins qu'en Suède.

505 Class : On est surpris de voir au classement des champions qui semblent avoir eu des difficultés.

Hervé : Effectivement, on a eu du très très haut niveau. Quand tu vois des multi-Champions du monde qui font entre 5 et 12... En fait, jusqu'au 13 ème du classement général, il n' y a que des ex-Champion ou vice champion du monde. Autant dire que c'était disputé !

505 Class : Le cinquo c'est aussi un sport de "matos", on n'y peu rien, on adore ça ! Tu as vu des nouveautés ?

Hervé : Les vainqueurs Sandy et Paul remportent le trophée sur un bateau flambant neuf  Ovington V2 numéro 9272 monté et gréé par Sandy en pantoire textile, équipé voile North.
Les deuxièmes, Pete Luke naviguent sur un bateau qui sera a bientôt un "Classic" le Fremantle 8801 full carbone monolythique avec avaleur décalé coté babord en voile BM et pantoire textile.
Batchelor / Pascoe sont troisièmes avec un Ovington V2 9253 voilé Pinnel. Pour moi c'est le plus rapide du plan d'eau.
Au total, environ 50% de la flotte navigue en Pinnel&Bax. Glaser a fermé boutique et BM fabrique en Afrique du sud, c'est quand même North qui remporte le trophée.

L'accastillage des bateaux dépend un peu du gabarit et de la pratique des équipages : plus les barreurs sont costauds et jeunes et plus c'est pantoire textile, et plus ils vieillissement et plus c'est rail et barre d'écoute.

A noter que plus de la moitié des équipages avaient une VHF embarquée. (attention, la règlementation de la FFV est en train de changer à ce sujet, ndlr)

505 Class : Bon, donc ce n'est a priori pas le matériel qui fait la différence. Comment s'entraînent les champions ?

Hervé : Le nombre d'heures passées sur l'eau par les 15 premiers est presque digne des olympiens avec 200 jours de nav par an depuis des dizaines d'années.
"Howie" Hamlin, 71 ans navigue 3 fois par semaine et surfe tous les matins quand il est à Los Angeles.
Les USA avaient un coach et les Australiens aussi sauf Peter and Luke qui avaient un routeur qui leur téléphonait le vent prévu heure par heure avant départ de la plage
Le premier équipage mixte est 16 avec une championne de laser à la barre.

Nous avons à faire à de vrais pros pour certains et qui viennent s'amuser en cinquo. Peter et Luke naviguent en GP 50 pour le Danemark. La voile, c'est leur métier !

505 Class : C'est aussi la beauté du cinquo, rencontrer des légendes qui ont le même loisir que nous. Mais alors, nos deux équipages Frenchies, comment ils s'en sont sortis ?

Hervé : Globalement, les européens sont plus à l'aise avec moins 15 noeuds sauf pour les équipages à fort gabarit qui s'en sortent très bien si  vent clair au départ.
Nous avons eu quelques bons passages à la bouée au vent dans les 10 et une sous le vent en 2, mais dans la durée c'est pas évident de ne pas faire d'erreur compte tenu de notre temps sur l'eau, et du niveau des autres.
Philippe et Marin finissent 13. Ils sont toujours très rapides quelles que soient les conditions.

Avec Géraud, nous finissons 30 au général, content de notre prestation même si on peut toujours mieux faire. Nous avons été fort perturbé par la lecture du plan d'eau. C'est vrai que naviguer la tête en bas c'est pas facile !

Retrouvez les images du Mondial par Christophe Favreau ici